Utilisation d’un oxymètre pour les sportifs
Si vous vous entraînez en altitude ou que vous souhaitez surveiller attentivement votre récupération après l’effort, utiliser un oxymètre de pouls peut vous donner de précieuses indications.
Bien que les oxymètres de pouls soient principalement utilisés dans un cadre médical, ces appareils peuvent également s’avérer très pratiques pour certains athlètes.
L’oxymètre vous donne en effet un aperçu de la capacité de votre corps à traiter l’oxygène, ce qui est un facteur clé de performance si vous vous entraînez à haute altitude. Nous allons examiner ici le fonctionnement de ces appareils et la manière dont vous pouvez les utiliser pour optimiser vos performances.
À quoi sert un oxymètre de pouls ?
Un oxymètre de pouls ou saturomètre est un appareil qui mesure le taux d’oxygène dans le sang, c’est ce qu’on appelle la saturation en oxygène (SpO2). Les oxymètres de pouls sont petits et leur utilisation est non invasive et indolore lors de leur utilisation. Il suffit simplement de fixer l’appareil au doigt pour obtenir une lecture précise de la quantité d’oxygène qui circule dans le sang.
Dans le cadre d’une pratique sportive intensive son utilisation peut s’avérer fortement utile pour surveiller l’oxygénation d’un athlète. Cela sera particulièrement le cas pour les adeptes d’escalade, d’alpinisme, des cyclistes en montagne et de tous les sportifs pratiquant leur sport en altitude d’une manière générale.
Comment fonctionne un oxymètre de pouls ?
Lorsque l’oxygène est inhalé dans les poumons, elle se fixe à l’hémoglobine (une protéine contenue dans les globules rouges). Les globules rouges transportent alors l’oxygène dans le sang. Un humain normalement constitué a besoin d’environ 550 litres d’oxygène par jour pour fonctionner, mais ce volume peut doubler voire tripler pendant une activité sportive. À mesure que vous vous entraînez, votre corps aura donc besoin d’utiliser plus d’oxygène.
Afin de déterminer la quantité d’oxygène présente dans votre sang, le saturomètre émet une lumière infrarouge qui va passer à travers le doigt. En traversant le doigt, la lumière frappe les cellules sanguines et est absorbée différemment par l’hémoglobine sans oxygène (désoxyhémoglobine) et par l’hémoglobine avec oxygène (oxyhémoglobine). La qualité de la lumière qui parvient ensuite au capteur du saturomètre indique alors la quantité d’oxygène présente dans le sang.
Pour rappel, la valeur de la saturation en oxygène doit se situer entre 95 et 100%. Cependant lors d’un effort intensif cette valeur peut chuter jusqu’à 85%.
Utiliser un saturomètre pour la récupération
L’utilisation des relevés de la saturation pulsée en oxygène dans le sang (SpO2) lors de vos entraînements peut avant tout vous aider à évaluer si vous récupérez correctement après l’effort.
En surveillant attentivement votre taux saturation pulsée en oxygène (SpO2) à différents moments de la journée, vous pourrez évaluer si vous récupérez correctement après l’effort. Le sommeil étant un éléement crucial de récupération, pensez à voir s’il peut y avoir un lien entre vos heures de sommeil et votre bonne récupération en mesurant votre taux de SpO2.
Le simple fait de prêter attention aux bons chiffres peut permettre d’obtenir un bon bloc d’entraînement et même d’éviter un scénario de surentraînement.
Utilisation d’un oxymètre pour l’acclimatation à l’altitude
En haute altitude, la pression atmosphérique ainsi que la concentration de l’air diminuent. Il devient alors plus difficile pour votre corps d’apporter une quantité adéquate d’oxygène à votre corps et à vos muscles.
Par exemple, si vous participez à une course ou à un entraînement à 3 000 mètres d’altitude, la quantité d’oxygène effective dans l’air est d’environ 15 % alors que ce taux se situe à 21 % au niveau de la mer. Si votre environnement habituel correspond au niveau de la mer, ce changement dans la disponibilité de l’oxygène environnant va alors déclencher une cascade d’adaptations physiologiques dans votre corps.
Pour commencer, les fréquences respiratoire et cardiaque vont augmenter et le volume de sang éjecté par le cœur (volume systolique) va diminuer. Au cours des 24 à 48 premières heures en altitude, le volume du plasma sanguin sera également réduit afin d’améliorer la capacité de transport d’oxygène de votre sang par volume. Ces adaptations ne sont pas forcément agréables – en fait, vous aurez probablement l’impression de faire plus de travail pour moins de récompense.
Cependant, une exposition prolongée à l’altitude amènera votre corps à augmenter la production de globules rouges avec une hémoglobine plus importante, permettant ainsi une restauration partielle ou totale du volume sanguin et de la teneur en oxygène artériel. Après quatre semaines ou plus, votre fréquence cardiaque maximale sera plus faible, tout comme votre débit cardiaque maximal – votre sang transportant plus d’oxygène, votre cœur n’aura pas besoin de pomper aussi vite ou aussi fort.
Une fois complètement acclimaté, votre absorption maximale d’oxygène sera la même qu’au niveau de la mer, mais la saturation de l’oxygène artériel sera plus élevée, c’est-à-dire que l’oxygénation du sang dans les poumons sera plus complète. Cela signifie que vous serez en mesure de faire des courses et de vous entraîner normalement en altitude, et que vous bénéficierez probablement d’une endurance aérobie supplémentaire au niveau de la mer.
Pour comprendre dans quelle phase d’acclimatation vous vous trouvez et optimiser votre entraînement en conséquence, certains oxymètres haut de gamme peuvent mesurer la plupart des adaptations mentionnées ci-dessus.
Oxygène sanguin et fréquence cardiaque
Au cours des deux premiers jours en altitude, vous devez constater une baisse de la saturation périphérique en oxygène du sang (SpO2) et une augmentation de la fréquence cardiaque (FC) et de la fréquence respiratoire (FR). C’est votre corps qui tente de compenser le manque d’oxygène dans l’air en le faisant circuler plus rapidement dans votre corps.
Lors de séjours prolongés en altitude, la SpO2 de la plupart des gens reste à peu près la même ou augmente légèrement ; mais vos fréquences cardiaque et respiratoire devraient se normaliser, de même que votre capacité à faire de l’exercice en altitude. Une SpO2 de 88 à 92 % vous permettra d’obtenir les adaptations d’entraînement les plus bénéfiques sans provoquer de fatigue excessive.
Déshydratation
Un autre problème courant en haute altitude est la déshydratation. Heureusement, certains oxymètres disposent d’un paramètre appelé l’indice de variabilité de la pléthore (ou PVI). Il s’agit d’une mesure compliquée, mais qui indique en fin de compte l’état d’hydratation de votre corps, ou sa capacité à réagir à des liquides supplémentaires, de manière bien plus précise que le test standard de la couleur de l’urine.
Pour la plupart des gens, si le PVI est égal ou supérieur à 25, vous pouvez dire sans risque que vous devez boire davantage. S’il est inférieur à 20, vous êtes probablement en bonne santé. C’est un bon indicateur à utiliser si vous vous trouvez souvent déshydraté ou si vous souffrez de maux de tête en altitude.
Modification de la fréquence respiratoire
La fonction de fréquence respiratoire (RR) vous permet d’évaluer la récupération après des entraînements de forte intensité. Par exemple, si vous connaissez le temps nécessaire à votre fréquence respiratoire pour revenir à la ligne de base après avoir effectué un intervalle de 5 minutes au niveau de la mer, vous constaterez que votre fréquence respiratoire prend plus de temps à récupérer en altitude. Au fur et à mesure que vous vous acclimatez, vous devriez voir le temps de récupération revenir à votre niveau de base.
Remarque : si vous constatez que vous ne vous adaptez pas du tout après quelques semaines, vous devez peut-être examiner de plus près ce qui se passe dans votre corps. Il peut s’agir d’un apport en fer insuffisant, d’une maladie sous-jacente ou d’un surentraînement (autant d’éléments à prendre en compte si vous ne constatez pas d’amélioration de vos performances !)
Remarque :
Si vous constatez que vous ne vous adaptez pas du tout après quelques semaines, vous devez peut-être examiner de plus près ce qui se passe dans votre corps. Il peut s’agir d’un apport en fer insuffisant, d’une maladie sous-jacente ou d’un surentraînement (autant d’éléments à prendre en compte si vous ne constatez pas d’amélioration de vos performances !)
Que vous utilisiez un oxymètre de pouls pour vous entraîner en altitude ou simplement pour surveiller votre état de récupération, il s’agit d’un outil simple et facile à utiliser qui peut vous donner des informations très utiles.
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